Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Fabrice MAUCCI - Démocratie Ecologie Solidarités
Fabrice MAUCCI - Démocratie Ecologie Solidarités
Archives
6 décembre 2006

Une qualité urbaine en pointillés

« Eco-station », « embellissement urbain », « renaissance ». Les termes flatteurs pullulent autour de notre ville pour qualifier les objectifs ou les résultats atteints pour la remettre en état d’attirer habitants et investisseurs. Le problème est que la « qualité urbaine » qui devrait être systématiquement recherchée à Aix-les-Bains pour en faire un espace exemplaire et remarqué comme tel, se fait en réalité bien rare. Certes, il y a quelques exemples connus et bien perçus, comme la réfection de la rue de Genève, le ravalement des façades des grands axes du centre-ville, le rajeunissement du parc des Thermes, quelques trompe-l’œil de plus, et l’édification de murs anti-bruit. Ces projets, indispensables mais pas toujours parfaitement menés et aboutis, faisaient l’objet d’un consensus dès la campagne municipale de 2001 ; ils auraient aussi été mis en œuvre si la Gauche l’avait emporté.

Mais sortis du cœur de la cité sur lequel la communication municipale s’est habilement focalisée, nous ne voyons aucune volonté concrète de généraliser cette quête de qualité. Les bords du lac, espace-cible de notre développement touristique, sont symptomatiques de nos faiblesses. Outre quelques bungalows commerciaux bien dessinés, l’esplanade conserve son muret en lambeaux, ses souches déracinées, sa moitié Nord mal goudronnée et « stérile » hors-période de concerts, ses feuilles mortes qui s’entassent et pourrissent en attendant que nos trop maigres équipes de la voirie y fassent un passage. L’aquarium garde encore des traces d’un incendie survenu il y a plusieurs mois, et on ne compte pas la liste des lieux ou bâtiments dont l’esthétique nous dessert : CNVA, péniche, port de Mémars et son boulodrome, Bognette, parcelle en friche coupant le parc du Tillet … L’abandon est ici un double signe : celui d’une ambition incomplète ou peu sincère pour Aix, et la recherche par la Mairie d’un « alibi du moche » pour justifier tous les bétonnages ultérieurs, quitte à laisser volontairement se dégrader la situation jusqu’à la réalisation des « veaux d’or immobiliers ».

Ailleurs ce n’est pas mal non plus, la Foir’fouille constituant un piètre modèle pour une artère d’entrée de ville, qui voit, elle comme d’autres, fleurir les panneaux 4x3 des plus vulgaires périphéries commerciales. Les autorités, dit-on, se penchent sur les quartiers populaires ? Avez-vous vu leurs espaces extérieurs depuis 6 ans ? Que pensez-vous de la mise en valeur des berges du Sierroz, des parcs de la Crémaillère ou de Corsuet, de la rue de Verdun et de la place Clémenceau ? Savez-vous combien de rues n’ont pas de trottoirs sécurisants ? Avez-vous remarqué qu’il n’y a pas de jalonnement lumineux indiquant le nombre disponible et l’emplacement de nos parkings ?

Notre ville reste moins « nette » que d’autres auxquelles elle se compare : les conteneurs de déchets sont souvent mal intégrés, débordent et laissent du verre brisé à chaque collecte, les trottoirs jonchés de crottes le restent plusieurs jours aux abords des écoles...  Cette année, ce que les commerçants doivent « apprécier » à sa juste signification politique (le désintérêt), c’est le retard – d’une semaine par rapport aux autres années, et de deux par rapport à Annecy – pris cette fois dans la mise en lumière et en décoration du centre-ville pour les fêtes. En revanche, les « chics » futurs habitants du Lutecia auront droit à un parking de la Chaudanne repeint comme décor. Décidément, « nous n’avons pas les mêmes valeurs »…

Par Fabrice MAUCCI

Conseiller municipal d’Aix-les-Bains

Publicité
Commentaires
Fabrice MAUCCI - Démocratie Ecologie Solidarités
Publicité
Derniers commentaires
Publicité