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Fabrice MAUCCI - Démocratie Ecologie Solidarités
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2 septembre 2007

PS, problèmes de fond, de pratiques et de personnes

Ces trois derniers mois, ma tâche politique fut essentiellement municipale et pointée vers le scrutin de mars 2008, si bien que j'ai peu écrit sur ce blog. Par ailleurs, la crise dans laquelle se trouve la Gauche en général et le PS en particulier me semblait suffisamment rebattue par les médias pour ne pas en rajouter, même à la minuscule échelle des 150 visiteurs hebdomadaires de ce support.

"Hors les murs" de ce grand parti depuis février, je reste néanmoins un spectateur attentif de ce qui s'y passe et chaque jour me donne a posteriori raison de l'avoir quitté. Non pas que je n'y aurais gardé aucune amitié ni aucune conjonction avec mes propres idées, loin de là. Mais depuis cet hiver, avant le 6 mai et plus encore après, le PS s'enfonce dans un trouble grandissant en mettant les deux pieds dans chaque piège nouveau qui se présente à lui. Sans vouloir en disserter, je dirais qu'il vit 3 catégories de problèmes qu'il sera très difficile de surmonter. Je les exprime en souhaitant qu'il soit compris (pour une fois) que je le fais dans un but positif et constructif.

1. L'obstacle le plus nuisible même s'il n'est pas le plus important en valeur absolue, c'est celui des personnes. Comme par miracle, les militants et les sympathisants disent aujourd'hui de la campagne et de l'orientation de Ségolène Royal ce que certains de leurs camarades - qu'ils traitaient alors de tous les noms - pensaient et affirmaient il y a un an. Impact superficiel mais pas de charisme, thèmes abandonnés ou peu maîtrisés, attitude égocentrique et solitaire, arguments mal ficelés...

Michel Rocard affirme que le PS, s'il connaît une crise de leadership, garde néanmoins la possibilité de se relancer sans l'avoir résolue dans l'immédiat. Il a à la fois raison et tort : raison car une équipe serrée et efficace peut défendre un projet renouvelé et mieux proposé sans qu'une tête n'émerge en particulier, tort tant il semble que l'énergie de certains éléphants reste plus que jamais tournée vers l'unique objectif d'être investi sans tenir compte des autres faiblesses du parti.

Que dire d'abord de François Hollande ! Responsable du parti depuis 10 ans, ce stratège du non-choix et de la synthèse boîteuse, dont la vie privée a pollué la dernière présidentielle et pollue encore, est par sa position un des principaux comptables des erreurs ou des défaites les plus lourdes (2002, 2005, 2007), bien plus que des victoires intermédiaires qui furent purement locales (2001) ou issues des déboires des adversaires (2004). Et bien la seule chose qui se dégage de La Rochelle c'est qu'il vise la plus haute marche : dramatique aveuglement.

Que dire ensuite, cette fois sans qu'il soit utile de les citer un à un, des anciens leaders qui parlent d'un navire qu'ils ne veulent pas même écouter ou diriger tant ils ont peur que la coque soit pourrie, et qui ne se sont pas encore rendus compte que valeur personnelle réelle ou pas, ils sont définitivement perçus comme trop anciens dans la fonction politique. Leur période est terminée, eux seuls l'ignorent. Mais cela est-il rassurant? Les plus jeunes sont-ils à la hauteur? Montebourg, potentiel orateur de grand talent et qui dispose d'une vision du monde globale et aiguisée, se départira-t-il des stratégies purement personnelles, de son parler ampoulé et d'un humour trop permanent pour faire sérieux? Je finis par mieux voir Valls ou Hamon dans l'habit. J'aimerais pouvoir citer des femmes aussi. Peut-être n'ai-je pas assez regardé, mais Najat Belkacem me paraît une possible très bonne porte-parole.

Il en est probablement plein qu'on connaît trop peu et qui mériteraient une "promotion". J'ai regretté son manque de proximité et d'anticipation dans le combat politique, mais le savoyard de 44 ans devenu sénateur spécialiste du logement, Thierry Repentin, est un exemple de l'avantage qu'il y a de maîtriser une thématique pour savoir convaincre ! En revanche, quand Cambadélis se fait chef de courant et verrait bien Moscovici candidat à l'investiture, je continue de ne pas sentir le premier et de trouver le second, bien que brillant, trop light et "made in pensée unique". Quand Dray l'opportuniste, grossièrement maladroit aussi bien dans le "rentre-dedans" que dans le soutien, continue de donner des leçons de cohésion, j'ai beaucoup de mal aussi...

S'il en est un qui a raison de se placer, c'est bien Delanoë. Il peut faire synthèse sur la forme et le fond, je crois. Il n'est pas la caricature "bobo-iste" qu'on en fait. Reste à lui fabriquer un programme et un argumentaire de choc sur les problèmes économiques et diplomatiques, lui qui jongle déjà efficacement avec les questions sociales, écologiques ou "sociétales", et qui est capable de démonstrations infaillibles et courtes telles qu'en exigent les médias. Quand je pense à ces qualités je vois aussi une autre personne, qui a eu raison de se mettre à l'écart depuis 2002 : c'est Martine Aubry. Lui manque sans doute une capacité à écouter davantage et un mea culpa sur la méthode des 35 heures qui se ferait sans jeter aux orties l'idée même mais bien au contraire en la justifiant, l'adaptant, l'assortissant et la finançant de nouvelle manière.

2. Le second problème est de fond. Ni dans une barre à gauche ni dans une barre à droite ne sont souhaitables, mais dans une nouvelle lecture du monde et des individus, de l'économie et de l'écologie, dans une nouvelle "cohérence" qui mêle ambition, réalisme et pédagogie politique. Il faut une "réinvention" de la Gauche. C'est le plus lourd défi, et il devra s'affranchir à mon avis des frontières partisanes actuelles. Par adhésions individuelles à un projet et à un vaste "parti progressiste" plutôt que par alliances-fusions de formations existentes.

3. Le troisième souci du PS telle qu'il est réside dans les pratiques politiques. Les écuries du sommet se traduisent en clans à l'échelle locale. Au lieu d'accepter la "stimulation par la différence", le débat en somme, le PS reproduit un moule majoritaire de plus en plus étroit et agrégateur des ambitions sans contenu, par exclusion larvée de tout ce qui s'avère original et qui remettrait en question. En un mot, ce parti est sclérosé. Il est mal relié à la société mais pire, il refuse d'utiliser toutes ses richesses humaines propres et ne sait pas en tirer le plus grand profit.

Bref, du pain sur la planche.

F. MAUCCI - Conseiller municipal Divers Gauche d'Aix-les-Bains (73)

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Y
Sans vouloir faire de démagogie ou rentrer dans les idées préconçues , il me semble que le PS s'est totalement déconnecté de la realité et de ce qui fesait son identité depuis beaucoup plus longtemps qu'il n'y parait ... je pense , à titre personnel , qu'il s'est engoufré dans 25-30 années de " Middérandisme " et qu'il n'a pas joué son role d'antipode de la politique mené par le droite dans ce pays . Il y a vraiment un problème de fond idéologique , au sein meme de ce parti ou ces " éléphants " ne semble pas en mesure de comprendre ni de sentir , et cela est dramatique , les attentes des couches populaires : la lutte " socialiste " est devenu une lutte de pouvoir , d'ambitions personnelles et d'incapacité à répondres aux attentes de la majorité de la population . Aujourd'hui , on peut se demander qu'est-ce donc que le socialisme ? Le PS semble en tout cas avoir choisi son camp : celui de la mondialisation , du capitalisme éffréné , incontrolable ( qui est en train de perdre à son propre jeux et par ses propres lois , ironie du sort ! ) celui d'un compromis " sociale-liberale " qu'a incarné Ségolene Royale et qui ne répond en aucun cas à l'aspiration populaire partagé par la majorité de la population . Le socialisme doit avancé dans un sens bien définie où les lois de l'offre et de la demande sont à mon sens , à remmetre totalement en question , où la repartition des richesses doit se faire de façon juste et égalitaire tant au niveau nationale que mondiale , d'où le combat alter-mondialiste qui me semble plus en phase avec l'idéologique gauchiste que l'idéologique centriste ou de la droite .
Fabrice MAUCCI - Démocratie Ecologie Solidarités
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