Aix : un "bouillon de culture" !

La ville d'Aix-les-Bains est incontestablement le théâtre d'un foisonnement culturel. C'est vraiment une chance mais cela ne va pas sans engendrer certaines difficultés. 

Un constat : où est l'unité ?

Au risque d'en oublier, la vie culturelle s'articule autour de la saison culturelle orchestrée par l'Office du Tourisme, les expositions dynamiques du musée Faure, les initiatives nouvelles et prometteuses du conservatoire de musique, les découvertes d'auteurs proposées par la bibliothèque, les productions variées de la MJC, les prestations de DEVA, les festivals et toutes les propositions des associations (accordéonistes aixois, harmonie municipale, aixoises de Jazz ...) voire de particuliers (concerts dans les églises, galerie Bagatelle ...) 

Evidemment la municipalité soutient la plupart de ces projets, à grand renfort de communication et de présence d'élus sur les photos de presse, mais il arrive parfois que de cette richesse naissent des symphonies cacophoniques, où l'unité est la grande absente.

Pas de service « culture » = pas de cohérence ?

Celle-ci manque cruellement dans notre cité thermale, entre autres parce qu’il n'existe pas de service municipal « culture ». Cela a pour conséquence de mettre en concurrence des affiches qui auraient pu être complémentaires. Dernièrement le concert de qualité organisé par ATD Quart Monde et les professeurs du conservatoire, ou les 20 ans de la bibliothèque, télescopaient les « Scénaristes en séries ». Sans coordination, difficile de donner à chaque évènement le rayonnement qu’il mérite, et de donner aux acteurs les plus modestes de cette vie culturelle une existence face au charisme et à la notoriété de certains autres. 

Imaginer et développer dans la « transversalité ».

La recherche d’unité est aussi un possible moteur de création culturelle. Prenons l’exemple des festivités ayant pris place à l’occasion du 250^ème anniversaire de la naissance de Mozart. Son génie étant à replacer dans le contexte culturel de son époque, cette commémoration aurait pu « essaimer » en de multiples évènements artistiques différents dans les divers lieux de culture de la ville : au musée Faure une exposition de peinture, à la bibliothèque la découverte d'un écrivain de ce siècle des Lumières, une pièce de théâtre dans l’enceinte du Grand Cercle... Et pourquoi pas associer les commerçants et les restaurants qui auraient pu proposer de revisiter les saveurs du XVIII^ème siècle. Bien sûr que ce genre de rendez-vous est consommateur d'énergie ; il ne s’agit pas de faire systématiquement les choses à cette dimension. Mais au rythme d’une ou deux fois dans l’année, un tel travail collectif au service de la renommée d’Aix-les-Bains et du développement culturel aixois vaudrait la peine. A la collectivité de mettre sa volonté et les moyens adéquats pour que ce « bouillon de culture » prenne forme.  

Par Christian Serra, conseiller municipal