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Fabrice MAUCCI - Démocratie Ecologie Solidarités
Fabrice MAUCCI - Démocratie Ecologie Solidarités
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18 juillet 2006

Public - Privé : des partenariats de dupes?

La libéralisation des services touche aussi les collectivités locales. Pas plus qu’à l’échelle européenne ou nationale, il ne s‘agit d’une tendance spontanée et irréversible. Chaque fois qu’un service public est « délégué » au privé, c’est un choix politique. Naïf, guidé par un opportunisme à très courte vue ou carrément idéologique, ce choix est rarement une bonne affaire à long terme pour les citoyens.

Les prétextes sont toujours les mêmes : le service est devenu trop technique pour une petite ville, les besoins sont discontinus, les grands groupes privés ont de meilleurs prix auprès de leurs fournisseurs, l’entreprise délégataire assumera à notre place les risques d’exploitation et les investissements lourds et urgents, nous versera une coquette « prime d’entrée »… et puis la probabilité de souffrir d’une grève sera moindre avec des salariés de droit privé. Pourtant au final, l’usager-contribuable devenu client est toujours perdant : le coût du service grimpe plus vite qu’avant, sa qualité se dégrade, les interventions imprévues sont moins bien assurées, et la collectivité qui s’est privée d’un métier n’a même plus les compétences pour contrôler le délégataire. Fourni par le privé, le service a dû dégager un bénéfice qui n’existait pas auparavant. L’addition est à la hausse ; le nombre, la sécurité et la rémunération des emplois affectés au service diminuent. Précarité à tous les étages.

Il y a 18 ans, Aix « privatisait » transports publics, eau potable et assainissement. Depuis 2001, Aix et la CCLB ont offert à la sphère marchande les publications municipales, l’aquarium, une partie du nettoyage des bâtiments et de la gestion des déchets, l’élagage, l’entretien des espaces verts. La Ville a aussi « externalisé » un nombre incroyable d’études qu’elle aurait eu les capacités de mener en interne : RTT, bords du lac, rénovation urbaine, PLU, Agenda 21, orientations touristiques… Au lieu de créer 2 ou 3 postes publics, on verse au privé des sommes colossales à chaque commande.

La dernière farce en date concerne l’éclairage public. Pour moderniser nos lampadaires et autres installations techniques vétustes, nous nous apprêtons à entamer un « partenariat public-privé ». Plutôt que de faire intervenir l’emprunt ou tout simplement d’en faire une priorité de nos investissements à budget constant, nous laisserons à un opérateur privé le soin de faire « à ses frais » une rénovation accélérée. En échange de ce service finalement plus financier qu’autre chose, celui-ci deviendra un intermédiaire incontournable, qui nous vendra très cher une électricité à usage public, même si la facture réelle baisse, par exemple grâce à des ampoules économes ou à des candélabres « solaires ». Officiellement le partenariat sera « gagnant-gagnant », comme si l’intérêt privé était de facturer ses services au prix coûtant ! Dupes les citoyens ?

par Fabrice MAUCCI

COnseiller municipal

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